Une science qui met les ondes et les sons en image.
Son nom, dérivé du grec « κῦμα » signifiant « vague », explore la science fascinante des ondes et des sons et leur capacité à générer des formes distinctes.
Cette discipline s'inscrit dans la compréhension que l'univers tout entier vibre d'une énergie singulière, se manifestant à travers une multitude de vibrations. Chaque élément de l'univers participe à cette grande symphonie vibratoire, attiré et influencé par des fréquences similaires.
Ainsi, la cymatique se concentre sur l'analyse des motifs formés par différentes fréquences, qu'elles soient sonores, vibratoires, ou électromagnétiques.
Cette science révèle comment une simple tonalité, qu'elle soit émise ou même prononcée, peut induire des vibrations capables d'interagir avec l'ADN, ouvrant ainsi des perspectives surprenantes comme la possibilité de le reprogrammer.
La cymatique offre donc une fenêtre unique sur l'interaction fondamentale entre le son, la forme et la vie elle-même, en suggérant que les sons ne se limitent pas seulement à être perçus par notre ouïe, mais qu'ils ont le pouvoir de modeler la matière à un niveau très élémentaire.
Ernst Florens Friedrich Chladni, né en 1756 à Wittemberg (la même année que Wolfgang Amadeus Mozart) et décédé le 3 avril 1827 à Breslau, est souvent célébré comme le père de l'acoustique moderne.
Juriste de formation, il se tourne vers une carrière dans la musique et la physique, marquant de son empreinte l'étude du son.
En 1787, Chladni publie son œuvre « Entdeckungen über die Theorie des Klanges » (Découvertes sur la Théorie du Son), posant les fondations de la science du son.
Chladni s'est particulièrement illustré par sa capacité à visualiser les ondes sonores. Employant un archet de violon pour frotter les bords de plaques métalliques saupoudrées de sable fin, il parvient à créer des motifs visuels, désormais connus sous le nom de « figures de Chladni ».
Ces figures, résultat de la répartition du sable le long des zones où la plaque n'oscille pas, révèlent des motifs reproductibles et réguliers, offrant ainsi une représentation visuelle de l'effet des vibrations sonores sur la matière.
Les expériences de Chladni démontrent non seulement la capacité du son à organiser la matière en structures ordonnées, mais elles ouvrent également un nouveau champ d'exploration dans la compréhension des propriétés physiques du son et de son interaction avec les matériaux.
Ernst Florens Friedrich Chladni, en tant que pionnier, a révélé l'influence tangible du son sur la matière physique, mettant en lumière sa capacité à orchestrer des motifs géométriques précis.
Par ses expériences, il a illustré de manière éloquente comment les sons et les vibrations interagissent directement avec les matériaux, lançant les bases pour l'étude approfondie de ce phénomène. C’est ainsi qu’il posa les premières pierres de ce qui deviendrait la Cymatique, une science dédiée à l'exploration de ces interactions.
Mais c'est seulement au XXe siècle que la Cymatique a provoqué l'intérêt de Hans Jenny, un scientifique suisse. Équipé d'équipements modernes et avancés, Jenny a entrepris d'analyser, de photographier et d'expérimenter comment les vibrations sonores affectaient divers matériaux.
Ses recherches ont confirmé que les formes engendrées par les sons suivent des modèles prédictibles, en établissant un lien direct entre certaines fréquences sonores et leurs manifestations physiques.
Il a observé, par exemple, que des sons (ou des fréquences) spécifiques génèrent systématiquement les mêmes motifs.
De manière plus intrigante, lors de ses expériences avec le Fonoscopio, Jenny a fait une observation remarquable. En prononçant des voyelles de langues anciennes, telles que le phénicien-hébreu et le sanskrit, le sable disposé sur la plaque formait les symboles graphiques correspondant aux voyelles énoncées. Ce phénomène ne se reproduisait pas avec les langues modernes, soulignant une connexion profonde entre le son, la forme et le langage, réaffirmant la puissance du son à modeler la matière d'une manière qui transcende les frontières culturelles et temporelles.
Au cœur de ses recherches et à travers ses expérimentations, Hans Jenny a minutieusement reproduit et étendu les célèbres figures de Chladni, puis celles de Lissajous.
Il a mis en évidence qu'en soumettant une plaque à des vibrations de fréquence et d'amplitude définies, il en résultait des motifs et des dynamiques de mouvement uniques à ces conditions particulières. Lorsqu'il en modifiait la fréquence ou l'amplitude, il observait une transformation correspondante dans les motifs émergents et dans leur comportement.
Jenny a remarqué qu'une augmentation de la fréquence entraînait une complexification des motifs, avec un accroissement du nombre d'éléments visibles. En revanche, une amplification de l'amplitude provoquait une accélération des mouvements au sein du matériau, jusqu'à générer, dans certains cas, de petites éruptions projetant la matière dans les airs.
Ainsi, il a démontré que les formes, les figures géométriques et les schémas de mouvement qui se manifestent sont directement influencés par la fréquence et l'amplitude des vibrations, mais aussi par les propriétés spécifiques des matériaux utilisés.
Une autre révélation fascinante de Jenny fut la similitude frappante entre les motifs créés par les vibrations sonores et les structures cellulaires des êtres vivants.
Cette observation l'a amené à supposer que l'essence même de la vie pourrait résider dans la vibration unique de chaque cellule, suggérant que chaque cellule émet sa propre fréquence ou son, comme si elle possédait une signature vibratoire distincte et unique.
Dans son ouvrage « Cymatics », Jenny synthétise ces observations en les structurant en trois segments clés, mettant en lumière le rôle central de la vibration dans la genèse et le maintien des phénomènes vitaux. Selon lui, la force créatrice de la vie se trouve dans ces vibrations fondamentales, qui par leur nature cyclique, orchestrent l'existence et l'évolution des formes vivantes.
Il identifie deux extrémités dans ce continuum vibratoire. D'un côté, la forme et le motif, qui incarnent l'aspect statique ou figural de la vibration. De l'autre, le mouvement et le processus dynamique, qui représentent l'aspect évolutif et en perpétuel changement.
Cette dualité souligne la complexité des systèmes vivants, où structure et dynamisme s'entremêlent étroitement, guidés par le principe universel de la vibration.
Jenny estime que l'interaction entre la vibration, la périodicité (comme fondement) et les deux dynamiques de forme et de mouvement, crée une synergie inextricable. Bien qu'un aspect puisse prédominer à certains moments, ces trois éléments fonctionnent ensemble comme un système unifié et cohérent.
Les travaux de Jenny en Cymatique mettent en lumière l'effet profond que les vibrations et les sons exercent sur la matière.
Ses recherches offrent une compréhension scientifique et empirique de la manière dont la fréquence et la forme sont intrinsèquement liées, établissant ainsi les fondements de l'existence même.
Ce lien indissociable entre son et substance révèle la capacité des vibrations à modeler le monde qui nous entoure, soulignant l'impact significatif des fréquences sonores sur la réalité matérielle.